À condition d’avoir l’autorisation de leurs parents, les élèves de 5e ont la possibilité, depuis cette rentrée, de se voir administrer gratuitement le vaccin contre le papillomavirus dans l’enceinte de leur collège.
C’est l’une des nouveautés de la rentrée scolaire 2023-2024. À compter de cet automne, les élèves en classe de 5e vont pouvoir se faire vacciner gratuitement contre le HPV – l’acronyme de Human Papillomavirus (papillomavirus humains, en français), et ce, dans l’enceinte même de leur collège.
Ces collégiens n’auront plus besoin de consulter un médecin pour se faire prescrire le vaccin, puis, munis de l’ordonnance, d’aller le retirer à la pharmacie, et enfin, de retourner chez le praticien pour l’injection. Une marche à suivre en trois étapes, d’autant plus fastidieuse que la vaccination contre le HPV comprend deux doses à six mois d’intervalle pour les adolescents de 11 à 14 ans, et même trois doses pour ceux de 15 à 19 ans.
Une prise en charge à 100 %
En outre, chaque dose de vaccin est remboursée à seulement 65 % par l’Assurance maladie. Les 35 % restants sont généralement pris en charge par la complémentaire santé, à condition – bien sûr – que le jeune soit affilié à une « mutuelle » (dans la très grande majorité des cas, il s’agit de la complémentaire santé d’un des parents).
La vaccination au sein du collège va donc simplifier la vie et alléger les dépenses des adolescents et (surtout) de leurs parents. L’opération sera, en effet, prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, et sans avance de frais. Des équipes mobiles issues de centres de vaccination vont se déployer dans les 7 000 collèges publics et privés sous contrat de l’Éducation nationale d’ici les vacances de Noël pour la première dose de vaccin et, au plus tard, en juin 2024 pour la seconde dose.
Une prévention contre les cancers
Le déploiement de la vaccination HPV dans les collèges vise à accroître la couverture vaccinale contre le papillomavirus chez les jeunes. Alors que l’objectif du gouvernement est d’atteindre un taux de vaccination de 80 %, il se situe à seulement 41,5 % pour les filles et à 8,5 % pour les garçons, selon les derniers chiffres de l’autorité sanitaire Santé publique France publiés en avril dernier.
Or, le vaccin HPV permet de prévenir 90 % des infections au papillomavirus, à l’origine d’environ 6 400 nouveaux cas de cancer par an. Le papillomavirus est ainsi responsable, chaque année, de près de 3 000 cancers du col de l’utérus, de plus de 1 000 cancers ORL, de près de 400 cancers de l’anus et de plus de 300 cancers du pénis, plus d’un quart de ces derniers concernant les hommes.
S’il est recommandé d’être vacciné avant 20 ans, c’est parce que l’efficacité du vaccin est proche de 100 % lorsqu’il est administré avant le début de la vie sexuelle, le papillomavirus faisant partie des infections sexuellement transmissibles (IST). Pour autant, il n’est pas obligatoire. La vaccination contre le HPV au collège est donc facultative.
Les élèves de 5e étant mineurs, l’autorisation de leurs parents est nécessaire. Ces derniers ont reçu en juin un courrier leur expliquant la démarche, accompagné d’un dépliant sur l’importance de la vaccination pour la santé de leur enfant, l’autorisation à signer, ainsi qu’une enveloppe pour la remettre à l’établissement.