Le taux d’absentéisme a explosé sur les cinq dernières années dans les entreprises. Le « burn-out » fait notamment une percée importante.
Les arrêts de travail pour maladie ont la fièvre. Les salariés ont été arrêtés en moyenne par leur médecin 14,1 jours en 2018, contre 11,6 jours 2017, selon une enquête dévoilée le 5 septembre 2019 et réalisée par l’institut BVA pour le compte du spécialiste de la prévention des risques psychosociaux Rehalto. Les arrêts maladie ont ainsi progressé de 3,9 % en l’espace de 12 mois, d’après cette étude menée auprès de 1 505 salariés employés dans des entreprises de plus de 50 collaborateurs.
L’augmentation est nettement plus impressionnante si l’on prend une période plus longue. Toujours d’après Rehalto, les arrêts maladie ont bondi de 39 % entre 2014 et 2018 ! Sans surprise, plus le salarié est âgé et plus il risque d’être arrêté. Alors que 2,8 % des 18-29 ans ont posé un arrêt l’année dernière, le pourcentage grimpe à 5 % chez les 55 ans et plus.
Les ouvriers et les seniors d’abord
Plus le salarié occupe un emploi manuel et plus il peut là-aussi être amené à s’absenter. Si à peine 1,4 % des cadres déclarent avoir bénéficié d’un arrêt de travail en 2018, le pourcentage atteint 6,5 % chez les ouvriers. D’ailleurs, c’est dans l’industrie que le taux absentéisme est le plus élevé (4,8 %), devant les services (3,9 %), les transports (3,4 %), la construction (3,3 %) et le commerce (2,2 %).
Résultat plus étonnant et qui va, de prime abord, à rebours des autres données de l’enquête : 44 % des salariés disent ne pas s’être fait arrêter l’an dernier alors qu’ils étaient malades, contre 43 % en 2017 et 41 % en 2016. Ce « présentéisme » s’explique avant tout pour des raisons financières. 41 % des salariés qui n’ont pas voulu s’absenter l’ont fait pour ne pas subir une baisse de revenu. L’Assurance maladie verse, en effet, des indemnités journalières seulement au bout du quatrième jour d’arrêt et cette période de carence n’est pas toujours couverte par l’employeur.
Prépondérance des maladies ordinaires
Dans 46 % des cas, les arrêts sont consécutifs à une maladie ordinaire (grippe, rhume, angine…). En deuxième position, on trouve les troubles musculosquelettiques (TMS), comme les lombalgies (mal de dos) et les fibromyalgies (douleurs liées à la fatigue et au stress). L’épuisement professionnel (burn out) arrive au troisième rang avec 19 % des arrêts, devant les arrêts consécutifs à des accidents (13 %).
Source : staticswww.bva-group.com