
Selon une étude du ministère des Solidarités et de la Santé, la personne dépendante est aidée dans plus de la moitié des cas par ses enfants qui sont, eux-mêmes, le plus souvent à la retraite.
Avec l’allongement de l’espérance de vie, les aidants sont en train de devenir un véritable phénomène de société. Il y aurait déjà 3,9 millions de Français qui aideraient régulièrement une personne âgée de 60 ans et plus vivant à son domicile. En intégrant les proches qui apportent leur aide à un sénior résidant dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), le nombre d’aidants dépasserait les 4,6 millions.
Une enquête publiée le 28 novembre 2019 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un organisme dépendant du ministère des Solidarités et de la Santé, permet de se faire une idée plus précise de ces hommes et femmes qui consacrent tout ou partie de leur temps à aider une personne souffrant de perte d’autonomie. Premier enseignement : plus de 53 % des aidants sont le ou les enfants du senior.
Plus d’un quart de conjoints
Parmi eux, 8,3 % cohabitent avec leur parent dépendant. Les trois-quarts de ceux qui ne vivent pas avec la personne aidée habitent à moins de 40 minutes de chez elle. Les enfants « cohabitants » ont une moyenne d’âge de 51 ans, et ceux « non-cohabitants » de 54 ans. Plus d’un quart des aidants (27,3 %) sont les conjoints de la personne dépendante et sont âgés en moyenne de 73 ans. 12% sont un membre de la famille autre que le conjoint et les enfants (66 ans d’âge moyen). Les 7,3 % restants ne font pas partie de la famille.
La population des aidants est très féminisée. Ainsi, parmi ceux qui aident les seniors à leur domicile, 59,5% sont des femmes. Ce taux est plutôt logique, sachant que cette catégorie d’aidants intègre les conjoints et que, compte tenu de l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes, les épouses sont plus nombreuses à apporter leurs aides que les époux. Par ailleurs, il se dit que les filles aident généralement davantage leurs parents comparés aux fils.
Tâches très « genrées »
Les tâches sont également réparties entre les genres. Les aidantes s’occupent du ménage du domicile de la personne dépendante, de sa toilette, de son habillement et de la gestion de ses papiers administratifs, tandis que leurs homologues masculins prennent en charge les travaux de bricolage. 49 % des aidants sont à la retraite, ce qui n’est pas là non plus étonnant puisque les conjoints sont dans la majorité des cas retraités. 37 % occupent un emploi, 5 % sont au chômage, 4 % ne travaillent pas et 3 % sont en invalidité.
Outre l’aide aux actes de la vie quotidienne (se lever, se laver, s’habiller, se déplacer, se nourrir), les aidants disent apporter au senior un soutien moral et, pour certains, une aide financière ou matérielle. L’aide n’est pas sans conséquence sur la vie de l’aidant. 47 % déclarent qu’elle a impact négatif sur leur santé ou leur moral. Plus l’aidant est proche de la personne dépendante, et plus il est affecté. 64% des conjoints cohabitants estiment que l’aide nuit à leur santé, contre 45 % des enfants cohabitants.
Source : drees.solidarites-sante.gouv.fr