
Les Français paient leurs gélules et comprimés près de 16 % de moins que la moyenne internationale, d’après les calculs d’une start-up britannique.
Les étrangers nous jalousaient déjà la qualité de notre système hospitalier. Ils peuvent désormais nous envier également le faible prix de nos médicaments. Selon une étude du fournisseur britannique de services de santé en ligne Medbelle révélée le 21 novembre 2019, les gélules et autres comprimés sont vendus en moyenne 15,63 % de moins en France. Sur les 50 pays étudiés (*), l’Hexagone se classe au 32ème rang en matière de prix des médicaments.
Les États-Unis arrivent largement en tête du classement, les Américains payant en moyenne leurs « drugs » 306,82 % plus cher. Au bas du palmarès, on trouve la Thaïlande avec des médicaments dont les tarifs sont 93,94 % plus bas que la moyenne mondiale. Certes, l’étude de Medbelle ne prend pas en compte les différences de niveaux de vie entre les pays, ni la prise en charge éventuelle par un organisme d’assurance maladie qui réduit d’autant le « reste à charge » (la somme restante à payer) pour le patient.
De grands écarts de prix
Il n’empêche, on peut s’étonner de ces écarts de prix si importants. Difficile, en effet, de comprendre pourquoi l’Allemagne affiche les tarifs les plus élevés après les États-Unis (+ 125,64 % par rapport à la moyenne internationale), tandis que l’Australie – qui fait pourtant également partie des pays les plus développés de la planète – se situe à la 40ème place…
D’une manière générale, les pays européens ne sont guère bien classés. Dans le « Top 10 », outre l’Allemagne (2ème rang), figurent l’Italie (4ème), le Danemark (5ème), l’Espagne (7ème) et les Pays-Bas (8ème). En définitive, seuls le Portugal (33ème rang) et la Suède (37ème) font mieux que la France parmi les 28 États membres de l’Union européenne (UE).
Pour comprendre pourquoi notre pays présente des prix si peu élevés, il faut d’abord savoir que l’étude de Medbelle se base sur les 13 médicaments les plus souvent prescrits pour soigner les symptômes et pathologies les plus répandues, comme le diabète, les maladies cardiaques, l’asthme, les troubles anxieux ou la dysfonction érectile. Pour chacun d’entre eux, la start-up a établi, dans chaque pays étudié, une moyenne entre le prix de la version générique et celui de la version « princeps » (non générique).
Prix administrés ou non
Sur ces 13 médicaments, la plupart sont pris en charge par la Sécurité sociale française. Or, à partir du moment où les médicaments sont remboursés, leur prix sont régulés en France. C’est le Comité économique des produits de santé (CEPS), un organisme interministériel, qui les fixe. Par ailleurs, un générique doit être au minimum 60 % moins cher qu’un princeps. Et une fois que la version générique est mise sur le marché, le prix de ce dernier doit baisser de 20 %.
C’est bien parce que les prix des médicaments remboursables sont administrés qu’ils sont moins conséquents en France. La preuve : le Viagra, qui n’est pas remboursé par l’Assurance maladie et dont le prix est donc libre, est vendu 27,11 % plus cher dans l’Hexagone. Rien à voir, toutefois, avec le Prozac dont le prix est presque 2.125 % plus élevé aux États-Unis que partout ailleurs !
(*) États-Unis, Taiwan, Suisse, Japon, Slovaquie, Autriche, Islande, Espagne, Allemagne, Italie, Chili, Norvège, Malaisie, Danemark, Belgique, Hongrie, Portugal, Suède, Finlande, Thaïlande, Qatar, Philippines, Israël, France, Pays-Bas, Pologne, Chine, Canada, République tchèque, Turquie, Lituanie, Mexique, Bulgarie, Russie, Grèce, Corée du Sud, Brésil, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Royaume-Uni, Kenya, Inde, Indonésie, Nouvelle-Zélande, Australie, Colombie, Afrique du Sud, Argentine, Égypte, Irlande.
Source : medbelle.com