Dans sa feuille de route datée du 15 juin 2017, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn promet des dispositions pour réduire les écarts territoriaux dans l’offre de soins.
Dans sa feuille de route envoyée le 15 juin 2017 au Premier ministre Edouard Philippe et qui détaille le plan d’actions de son ministère pour le quinquennat, la ministre des Solidarités et de la Santé s’attaque aux inégalités territoriales en matière d’offres de soins. Pour l’ancienne présidente de la Haute autorité de la santé (HAS), il s’agit de sa deuxième priorité, derrière le développement de la prévention.
Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publié le 11 mai 2017, 8 % des Français rencontrent des difficultés pour consulter un médecin et 6 % pour avoir accès à un service d’urgence. Les causes de ce phénomène de communes « sous-denses » (pour reprendre la terminologie de la Drees) en offres de soins sont connues et ne sont pas nouvelles.
Impacts de la baisse du « numerus clausus »
Elles résultent directement de la baisse instaurée ces dernières années du « numerus clausus », soit le nombre de places proposées à l’issue du concours d’entrée des études de médecine. Si ce nombre a été sensiblement augmenté, passant de 4 700 places en 2002 à 8 117 en 2017, les effets de cette hausse vont mettre du temps à se faire sentir, sachant qu’il faut neuf ans pour former un médecin généraliste et au moins onze ans pour un spécialiste.
Par ailleurs, si les généralistes se répartissent à peu près équitablement sur l’ensemble du territoire, leurs confrères spécialistes ont tendance à se concentrer dans des zones du pays (principalement en Ile-de-France et sur la Côte d’Azur).
Doublement des maisons médicales
Face à ces obstacles, Agnès Buzyn prévoit de lancer dès septembre prochain un plan d’action « de grande ampleur » pour lutter contre les déserts médicaux. Comme promis par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, la ministre souhaite un doublement des maisons médicales. Actuellement au nombre de 1 200, ces structures privées accueillent plusieurs praticiens qui mutualisent les coûts (loyer, secrétariat…), mais aussi leur temps de présence au cabinet.
De nouvelles incitations financières et/ou fiscales vont être mises en place pour encourager des médecins à s’installer dans les campagnes. Une partie des stages de médecine va être effectuée en « ambulatoire », c’est-à-dire en hospitalisation au domicile des patients, une pratique en plein essor, notamment pour réduire les frais hospitaliers. Enfin, un effort important va être entrepris pour développer la télémédecine et pour mieux la prendre en charge par l’Assurance maladie.
Source : feuille de route du 15 juin 2017 de la ministre des Solidarités et de la Santé