
Depuis peu, la vaccination des nourrissons contre le rotavirus, responsable de la gastro-entérite, est entièrement prise en charge par la Sécurité sociale et les complémentaires santé. De quoi éviter des hospitalisations chez les tout-petits.
Tous les enfants, âgés de moins de trois ans, sont un jour infectés par le rotavirus. Il s’agit d’un virus, particulièrement actif pendant l’hiver, qui se transmet par les mains et qui est le principal vecteur de la gastro-entérite. Si cette maladie est, dans la grande majorité des cas, sans gravité, elle peut entraîner, à cause des diarrhées, vomissements et fièvre qu’elle provoque, une déshydratation particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants.
Ainsi, environ 20.000 bambins de moins de trois ans sont hospitalisés, chaque année en France, à cause d’une gastro-entérite aiguë. Or, la vaccination contre le rotavirus diminue d’environ 80% le risque de « gastro » et donc d’hospitalisation. Si ce vaccin n’est pas obligatoire, il est fortement recommandé par la Haute autorité de santé (HAS).
Vaccination orale
Pour inciter les parents à faire vacciner leurs enfants, deux vaccins contre le rotavirus (le Rotarix et RotaTeq) sont remboursés, depuis le 26 novembre 2022, à 65% par la Sécurité sociale, comme le souligne un communiqué de l’Assurance maladie diffusé le 2 décembre dernier. Les 35% restants sont pris en charge par les contrats dits « responsables » des complémentaires santé (95% des « mutuelles »). La vaccination est gratuite dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI) et dans les centres de vaccination.
Même s’il n’y a pas d’injection puisque le Rotarix et le RotaTeq sont des vaccins oraux (à boire), l’administration doit quand même être réalisée par un médecin généraliste, un pédiatre, une sage-femme ou un infirmier (uniquement sur prescription médicale). Avant d’effectuer ou de prescrire la vaccination, le médecin ou la sage-femme vérifie s’il existe des contre-indications (allergie, problème de santé, système immunitaire affaibli).
Avant les quatre mois du nourrisson
Par ailleurs, il faut savoir que la première dose de Rotarix doit être administrée avant les quatre mois du nourrisson ou, dans le cas du RotaTeq, avant ses six mois. Normalement, la première dose de Rotarix doit être réalisée à l’âge de deux mois et la seconde à l’âge de trois mois. Pour le RotaTeq, il y a trois doses : une première à deux mois, une deuxième à trois mois et une troisième à quatre mois.
Les parents ne doivent donc pas traîner. Ils doivent, toutefois, savoir qu’une invagination intestinale aigüe (IIA) peut apparaitre dans les trois à sept jours suivant la première dose (plus rarement après la deuxième dose de vaccin). L’IIA est un repli d’un morceau d’intestin sur lui-même. Cette complication est très peu fréquente (43 cas sur 100.000).
Complication rare, mais potentiellement grave
Elle se manifeste par une modification du comportement du bébé (cris, pleurs inhabituels, mollesse, pâleur), un refus de s’alimenter ou de boire, des vomissements, voire du sang dans les selles. Si un de ces signes apparait dans les sept jours suivant la vaccination, il faut vite contacter un médecin ou appelez le 15, en indiquant la dose reçue.
Si elle est rapidement traitée à l’hôpital, l’invagination intestinale aiguë guérit presque toujours sans complication. Dans 90% des cas, un radiologue remet l’intestin dans sa position normale en utilisant un peu d’air ou un liquide pour pousser le repli. Une opération chirurgicale est parfois nécessaire. En revanche, si elle est prise en charge trop tardivement, l’IIA peut engendrer des complications graves et quelquefois mortelles.
Sources :