Plus de huit praticiens libéraux sur dix déclarent avoir renoncé à un arrêt de travail alors qu’ils étaient malades.
Dans leur grande majorité, les médecins ont du mal à s’arrêter de travailler, y compris lorsqu’ils sont malades. 81% de ces professionnels disent avoir déjà renoncé à prendre un arrêt maladie, d’après un sondage Ifop paru le 24 septembre 2019 et réalisé pour le compte de la Mutuelle du médecin (MDM) et de l’agence de communication médicale Comm Santé auprès de 301 praticiens (généralistes et spécialistes). Dans 73% des cas, les médecins interrogés déclarent ne pas s’être arrêtés par conscience professionnelle. C’est même le premier motif de renoncement pour 46% d’entre eux.
Viennent ensuite le manque de remplaçant (50%), la perte de revenus (39%) et la volonté de ne pas occasionner de surcroît de travail chez les confrères (34%). Au final, 31% des médecins répondants n’ont pas déposé d’arrêt de travail pour maladie durant ces cinq dernières années. 49% des sondés n’ont même jamais eu recours à un arrêt maladie !
Globalement moins bien soignés que les patients
S’ils ne s’arrêtent pas ou peu, les médecins font toutefois attention à leur santé. 73% s’appliquent à eux-mêmes les préconisations de la Haute Autorité de santé (HAS), notamment en matière de vaccination ou d’examens médicaux. D’ailleurs, pour 56% des déclarants, leur dernière prise de sang remonte à moins d’un an. Il faut dire que 55% des praticiens estiment être concernés par les maladies cardio-vasculaires (66% chez les médecins hommes, 34% chez les médecins femmes).
Comme 75% des praticiens sont leur propre médecin traitant, il leur est facile de se prescrire des examens médicaux. Point amusant de l’étude : si les médecins pratiquent fréquemment l’autodiagnostic, ils sont 53% à penser que, d’une manière générale, la profession est moins bien soignée que les patients.
Le même décalage s’observe au niveau des addictions. Si seulement 14% des médecins reconnaissent consommer trop d’alcool, de médicaments, voire de stupéfiants, ils sont 50% à dire connaître un confrère victime d’une addiction. Parmi eux, 17% considèrent que cela altère l’activité de médecin de leur pair. 32% des répondants connaissent au moins un confrère qui ne devrait plus exercer compte tenu de son état de santé.
Source : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/09/116618-R%C3%A9sultats.pdf