
La durée moyenne des arrêts de travail pour cause de maladie de plus de 30 jours a augmenté de 10 % entre 2012 et 2016, selon une étude récente. Il apparaît en outre que 23 % des arrêts prescrits en 2018 n’ont pas été pris.
Les arrêts de maladie de plus d’un mois durent… de plus en plus longtemps. Selon une étude publiée le 28 novembre 2018 et réalisée à partir des données des 2 millions de salariés de ses 61 000 entreprises, la durée moyenne des arrêts de travail dits « longs » (c’est-à-dire supérieurs à 30 jours) a progressé de 10 % entre 2012 et 2016. Durant cette période, elle est passée en moyenne de 101 jours à 111 jours. Soit une augmentation de 10 jours en l’espace de quatre ans.
Selon les experts, ce phénomène résulte essentiellement du recul de l’âge légal de départ à la retraite (l’âge minimum à partir duquel les Français sont autorisés à liquider leurs droits) de 60 à 62 ans. D’ailleurs, la part des 50 ans et plus ne cesse de croître au sein des longs arrêts de maladie. Elle représentait 42,7 % de ces arrêts en 2016, contre 34,8 % en 2012. « Les raisons principales sont le développement des maladies chroniques, les phénomènes d’usure professionnelle, mais aussi l’augmentation des salariés aidants chez les plus de 50 ans », estiment les auteurs de l’étude.
Près d’un quart des arrêts prescrits pas pris
D’une manière générale, plus le salarié est âgé et plus son arrêt de travail est long. La durée moyenne des arrêts atteint 50,8 jours chez les plus de 50 ans. En prenant en compte les arrêts courts (1 à 3 jours), les arrêts moyens (4 à 30 jours) et les arrêts longs (au-delà de 30 jours), ce sont toutefois les salariés trentenaires qui s’arrêtent le plus. 37,8 % des 30-39 ans ont bénéficié d’au moins un arrêt de travail en 2016, contre 28,5 % pour les moins de 30 ans, 34,3 % pour les 40-49 ans et 36,1 % pour les plus de 50 ans. S’ils sont fréquemment arrêtés, les 30-39 ans affichent la durée moyenne la plus courte (29,5 jours). « Les trentenaires doivent concilier leurs responsabilités familiales (jeunes enfants) et leur désir d’évolution de carrière professionnelle », notent les auteurs.
Un choix qui ne s’est pas révélé très judicieux. 49 % des salariés n’ayant pas pris leur arrêt le regrettent. Selon eux, ce refus a eu un impact négatif sur leur productivité (45 %), la qualité de leur travail (38 %), ainsi que sur leur santé (29 %) avec, in fine, un rallongement de la durée de la maladie (24 %), voire une rechute (22 %).
Sources : http://www.malakoffmederic.com/groupe/media/presse-actualites/espace-presse/comptoir-mm-malakoff-mederic-arret-maladie.htm
http://www.lecomptoirmm.com/sante-au-travail/narrive-t-on-a-inflechir-labsenteisme-maladie-entreprise/#_ftn1