Selon une étude menée par plusieurs chercheurs, près de 40 % des individus âgés de 78 ans et plus ne portent pas de lunettes ou de lentilles adaptées à leur vue.
Plus d’une personne âgée sur trois souffre en France d’un trouble visuel mal corrigé. Telle est la conclusion d’une étude publiée le 20 septembre 2018 dans le Journal of the american medical association (JAMA) Ophtalmology. Ces résultats sont tirés des travaux de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Université de Bordeaux et de Sorbonne Université à partir d’un panel de 707 Bordelais âgés de 78 ans et plus.
Il en ressort que 38,8 % des individus souffrant de myopie, d’hypermétropie ou d’astigmatisme ne disposent pas de lunettes ou de lentilles correctrices adaptées à leurs troubles visuels. Le pourcentage s’élève à 35% chez les personnes âgées atteintes de pathologies visuelles liées au vieillissement, comme la dégénérescence maculaire (DMLA) et le glaucome.
Des raisons multiples
Cette situation résulte de plusieurs facteurs. « Les raisons peuvent être liées à un fatalisme laissant penser qu’il est normal que la vue décline avec l’âge ou encore à des raisons financières persistantes malgré les aides existantes », explique Catherine Helmer, chercheuse à l’Inserm en charge de l’étude, citée dans un communiqué diffusé le 8 novembre 2018 par l’Institut.Preuve d’un certain laisser-aller : le taux de trouble visuel mal corrigé grimpe à 50 % chez les personnes âgées qui ne peuvent ou ne veulent pas se déplacer (les tests ont été effectués à leur domicile). « La part encore plus élevée de mauvaise correction chez les personnes examinées dans leur lieu de vie devrait inciter à la mise en place d’actions de prévention les ciblant spécifiquement », estime Catherine Helmer.