
Dans un communiqué du 30 mars 2023, l’Assurance maladie annonce qu’elle prend en charge à 100 % les bilans et rendez-vous de suivi des 3-12 ans qui présentent un risque d’être en surpoids ou obèses.
La branche « maladie » de la Sécurité sociale a décidé de s’attaquer à un phénomène en plein essor : le surpoids et l’obésité chez les enfants. L’Assurance maladie a, en effet, lancé le 30 mars 2023 le programme « Mission : retrouve ton cap ». Destiné aux enfants âgés de 3 ans à 12 ans (inclus), il vise à prévenir le surpoids et surtout l’obésité sur cette tranche d’âge.
Selon les études, 20 % à 50 % des enfants obèses prépubères et 50 % à 70 % de ceux qui sont pubères le restent une fois arrivés à l’âge adulte. Or, l’obésité augmente fortement les risques de maladie cardiovasculaire, de diabète et de cancer. Sans oublier les atteintes articulaires (hanche, genou, talon) et les apnées du sommeil.
Conséquences psychologiques à ne pas minimiser
Mais les conséquences peuvent se faire ressentir bien avant. L’enfant en surpoids s’essoufflant plus vite, il supporte mal les efforts physiques. L’enfant a tendance à moins bien dormir la nuit et à se dépenser moins le jour. Résultat : « La journée, il a des difficultés à se concentrer, il est fatigué, il somnole ou, au contraire, il est excité », observe l’Assurance maladie.
Les conséquences psychologiques ne sont pas non plus à minimiser. Les enfants en surpoids peuvent être l’objet de moqueries, de stigmatisation, voire d’agression physique. Ils ont tendance à s’isoler, à être davantage angoissés et à avoir une mauvaise image d’eux-mêmes. « Tous ces facteurs peuvent majorer des troubles du comportement alimentaire (grignotage, hyperphagie boulimique) et participer à l’aggravation du surpoids. Ils doivent donc être pris en considération pour aider l’enfant », alerte l’Assurance maladie.
IMC supérieur à 25
Le programme « Mission : retrouve ton cap » s’adresse plus particulièrement aux 3-12 ans dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25, dont la courbe de croissance s’échappe vers le haut ou qui présentent un rebond d’adiposité précoce. Le rebond d’adiposité est une remontée de l’IMC tout à fait normale vers 5-6 ans. S’il intervient avant l’âge de 5 ans, les risques de surpoids durant l’enfance et d’obésité à l’âge adulte augmentent sensiblement.
Le programme est enclenché par le praticien (pédiatre, médecin généraliste) qui suit l’enfant. Compte tenu de l’évolution de l’IMC et/ou de la courbe de croissance et/ou de la précocité du rebond d’adiposité, il le prescrit. Le praticien oriente ensuite la famille vers un centre de santé ou une maison de santé où les parents et l’enfant vont pouvoir rencontrer plusieurs professionnels.
Pas de régime à suivre
Pendant deux ans, l’enfant bénéficie de trois bilans (diététique, activité physique et psychologique) et de six rendez-vous de suivi nutritionnel et/ou psychologique, renouvelables deux fois si besoin (soit dix-huit rendez-vous au maximum). « Les bilans et les rendez-vous de suivi sont l’occasion de faire le point sur le rythme de vie de l’enfant : ses activités, ses habitudes alimentaires, son sommeil et son bien-être. Il ne s’agit pas d’imposer à l’enfant un régime alimentaire pour perdre du poids, d’ailleurs jugé inefficace et parfois dangereux, mais d’en prendre moins rapidement, ce qui lui permettra de s’affiner pendant que sa croissance se poursuit », explique l’Assurance maladie.
Une fois les bilans et rendez-vous réalisés, le pédiatre ou le médecin généraliste revoit l’enfant et sa famille pour faire à nouveau le point et renouveler la prise en charge, s’il le faut. Le programme est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale. À condition de présenter la carte Vitale, les parents n’ont pas d’argent à avancer.