
Afin de lutter contre les déserts médicaux, les spécialistes de la rééducation visuelle pourront, à compter de 2022, prescrire des verres correcteurs ou des lentilles de contact.
À partir du 1er janvier 2022, les orthoptistes devraient pouvoir prescrire des verres correcteurs et des lentilles de contact oculaire. Cette mesure est intégrée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 qui a été adopté le 26 octobre 2021 en première lecture à l’Assemblée nationale. Il faudra attendre le vote définitif du texte et sa promulgation en fin d’année au Journal Officiel pour être sûr que cette disposition sera bien appliquée.
L’article 40 du PLFSS 2022 prévoit que non seulement les orthoptistes pourront, sans consultation au préalable d’un ophtalmologiste, réaliser un bilan visuel simple, mais également, à l’issue de ce bilan, prescrire des aides visuelles adaptées (lunettes, verres correcteurs, lentilles de contact). Seuls les patients ayant besoin d’une « faible correction » pourront consulter directement ces spécialistes de la rééducation et de la réadaptation de la vision. Un décret devrait ainsi limiter la consultation des orthoptistes, sans passage chez l’ophtalmologue, aux 16-42 ans.
Dépistages de l’amblyopie et des troubles de la réfraction chez les enfants
En outre, l’article 40 instaure que les orthoptistes pourront réaliser le dépistage de l’amblyopie (diminution de la vision d’un œil) chez les enfants âgés de 9 à 15 mois et le dépistage des troubles de la réfraction (vision floue) chez les enfants âgés de 30 mois à 5 ans inclus. En revanche, un amendement précise que ces professionnels de santé pourront renouveler les ordonnances de lunettes ou de lentilles – comme ils sont autorisés à le faire depuis le 25 avril 2020 – seulement si le patient a consulté un ophtalmologue dans un délai lui aussi fixé par décret.
Ces mesures visent à compenser le manque d’ophtalmologues en France. Il faut compter en moyenne 80 jours d’attente pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet ophtalmologique, selon une étude du ministère des Solidarités et de la Santé. « Ces délais d’attente, associés à d’autres facteurs comme des dépassements d’honoraires fréquents, conduisent parfois à un renoncement aux soins visuels », peut-on lire dans l’exposé des motifs de l’article 40. Le gouvernement estime que la prescription de lunettes par les orthoptistes pourrait bénéficier à quelque 6 millions de Français.
Sources :
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4523_projet-loi#D_Article_40
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/4523/AN/718