
À peine trois seniors sur dix effectuent un test immunologique, alors que le cancer colorectal représente la deuxième cause de décès par cancer en France, souligne l’Assurance maladie …
L’Assurance maladie tire la sonnette d’alarme : trop peu de seniors se font dépister du cancer colorectal en France. Seulement 30,5% des femmes et des hommes âgés de 50 à 74 ans n’ayant ni symptôme, ni antécédent effectuent un test immunologique, d’après l’Institut national du cancer (INCa). C’est nettement moins que les 45% préconisés par les recommandations européennes, s’alarme l’Assurance maladie dans une note diffusée le 19 mars 2021 sur son site Internet.
Or, avec environ 17.000 décès par an, le cancer colorectal (qui regroupe le cancer du côlon et le cancer du rectum) constitue la deuxième cause de mortalité due au cancer dans l’Hexagone, derrière le cancer du poumon (30.000 décès par an). Un phénomène qui pourrait être facilement enrayé, sachant que 90% des cancers colorectaux peuvent être guéris s’ils sont dépistés tôt.
Test gratuit, rapide et indolore
Les risques du cancer colorectal augmentant avec l’âge (95% des malades ont dépassé la cinquantaine), un courrier de l’Assurance maladie est envoyé aux personnes âgées de 50 à 74 ans les invitant à consulter leur médecin traitant pour que celui-ci leur fournisse un kit de dépistage à réaliser chez soi. Les assurés de cette catégorie d’âge peuvent également demander à leur praticien un kit à l’occasion d’une consultation.
Le kit de dépistage est gratuit. Il comprend un mode d’emploi, une fiche d’identification, un tube, un sachet de protection et une enveloppe préaffranchie sur laquelle est mentionnée l’adresse d’un laboratoire d’analyses biologiques. Après avoir lu le mode d’emploi et rempli la fiche d’identification, il faut ouvrir le tube et, à l’aide de la tige, gratter ses selles. Une fois la tige remise dans le tube, il faut y coller une étiquette où l’on mentionne la date du test. Il ne reste plus qu’à mettre le tube dans le sachet de protection, puis celui-ci dans l’enveloppe que l’on glisse dans une boîte aux lettres. L’opération est indolore et prend cinq minutes.
Coloscopie en cas de test positif, de symptôme ou d’antécédents familiaux
L’objectif du test est de détecter des traces de sang dans les selles, souvent invisibles à l’œil nu. Ces traces peuvent montrer la présence de polypes et/ou de tumeurs. Si le test est négatif, il faut le renouveler tous les deux ans jusqu’à l’âge de 74 ans. S’il est positif (4% des cas), il faut prévenir son médecin traitant. Ce dernier oriente alors le patient vers un gastroentérologue qui effectuera une coloscopie.
Réalisée sous anesthésie, cette opération consiste à introduire une caméra dans le rectum et le côlon. Si un polype est détecté, il est retiré afin d’éviter qu’il ne se transforme en tumeur cancéreuse. Dans le cas où un polype a déjà évolué en cancer, il faut savoir que plus on le décèle tôt et plus les chances de guérison sont importantes. Dans 30% à 40% des cas, la coloscopie détecte un polype et dans 8% des cas, un cancer.
Une coloscopie peut être prescrite directement en cas de symptômes (douleurs abdominales, sang visible dans les selles par exemple). L’opération est également fortement recommandée pour les personnes présentant des antécédents familiaux. Entre 15% et 20% des malades de cancers colorectaux ont un membre de leur famille qui est ou a été atteint de cette pathologie. Dans ce cas, il est conseillé d’effectuer une coloscopie de contrôle à 40 ans, puis tous les cinq ans.
Source : www.ameli.fr