Un médecin spécialiste qui pratique des dépassements d’honoraires diminue en moyenne de 3,5 % le prix de ses consultations lorsqu’un confrère s’installe dans sa commune, selon une récente étude du ministère des Solidarités et de la Santé.
Finalement, la médecine de ville fonctionne de la même manière que n’importe quel autre secteur marchand : plus il y a de concurrence, et plus les prix sont tirés vers le bas. C’est la conclusion – somme toute assez logique – d’une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un organisme qui dépend du ministère des Solidarités et de la Santé, rendue publique le 7 janvier 2020. Pour y arriver, la Drees s’est concentrée sur les médecins libéraux de secteur 2. Et pour cause : leurs confrères de secteur 1 ne disposent d’aucune marge de manœuvre tarifaire (ces médecins « conventionnés » sont contraints d’appliquer les tarifs fixés par l’Assurance maladie). Les praticiens de secteur 2 peuvent, eux, ajouter à la base de remboursement de la Sécurité sociale (BRSS) un dépassement d’honoraire.
Focus sur trois spécialités
La Drees s’est focalisée dans son étude sur trois spécialités : la gynécologie, l’ophtalmologie et la pédiatrie. Un choix qui ne doit rien au hasard puisque 83% des gynécologues et ophtalmologues et 51% des pédiatres, qui se sont installés entre 2011 et 2014, exercent en secteur 2. L’étude montre que lorsqu’un gynécologue, un ophtalmologue ou un pédiatre de secteur 2 s’installe à proximité (c’est-à-dire à moins de 45 minutes à pied) d’un confère de secteur 2, celui-ci baisse en moyenne le tarif de sa consultation de 3,5%. S’il s’agit d’un médecin « conventionné », la réduction de prix du praticien de secteur 2 est moitié moindre (1,75%). Ce résultat peut étonner, sachant qu’un spécialiste de secteur 1 est moins cher.
Une baisse des prix largement compensée
En réalité, il s’avère que la présence de médecins de secteur 1 dépend de la richesse de la commune. Plus le revenu par habitant est faible et plus la proportion de praticiens « conventionnés » est importante. Il semble que l’installation d’un spécialiste de secteur 1 à proximité d’un spécialiste de secteur 2 impacte peu ce dernier, car le nouveau concurrent n’intéresse pas la même clientèle.
Source : drees.solidarites-sante.gouv.fr