
L’anxiété n’est pas forcément la conséquence d’une surcharge d’activité. Parfois, elle provient au contraire de l’ennui. Comment y remédier ?
Si tout le monde connaît le « burn-out », ce syndrome provoqué par un excès de stress au travail, on évoque moins son corollaire, le « bored out », à savoir un épuisement par l’ennui. Une affection qui touche de nombreux salariés du secteur tertiaire, terrassés par la répétitivité des tâches qui leur sont confiées, mais qui ne se limite pas forcément à la vie professionnelle.
Difficile, en effet, de ne pas gamberger lorsque le quotidien n’apporte pas assez de défis ou d’occasions de se projeter. Or, l’anxiété fait son nid dans cet emballement de pensées négatives, qui ont alors tout l’espace pour se développer. Pourtant, l’ennui peut aussi être le terreau de l’imagination et un outil de créativité. Et si, mieux utilisé, l’ennui était bien plus productif qu’on ne le pense ?
Repérer les signes d’anxiété provoqués par l’ennui
Qui dit ennui, dit pour beaucoup céder aux tentations des plaisirs immédiats. Certains vont se tourner vers la nourriture (le grignotage pour faire passer le temps), d’autres vont fumer (la cigarette allumée en attendant le bus) et d’autres encore vont boire un verre d’alcool. Autant de compulsions qui viennent calmer l’angoisse de cette inactivité.
Autre signe : les sensations d’inconfort éprouvées dès que l’esprit n’est pas mobilisé ou occupé, comme des fourmillements, le syndrome des « jambes sans repos » ou le mal de dos. Là encore, le corps se manifeste pour combler un vide anxiogène.
Enfin, les idées noires surgissent plus facilement lors des longues plages d’ennui. La réalité a alors tendance à disparaître au profit de projections catastrophiques, d’exagération de micro-événements qui prennent alors des proportions insensées.
Écouter son ennui
Contrairement à ce que l’on a tendance à faire pour réduire l’anxiété provoquée par l’ennui, l’idéal n’est pas de le combattre à tout prix, notamment en se ruant sur son smartphone, mais plutôt de « l’accueillir ». Avoir des moments de vide pendant la journée permet de réfléchir et de comprendre certaines choses, comme trouver du sens à son travail ou à ses activités ou, au contraire, s’apercevoir qu’il est temps d’en changer ou de chercher à évoluer.
Comme pour l’anxiété, il est intéressant d’accompagner et d’observer cet état émotionnel plutôt que d’essayer de l’éliminer ou de le distraire. Il y a également des moments où l’ennui prolongé peut devenir le signal que nous n’utilisons pas nos compétences, nos talents et notre créativité de la meilleure façon.
C’est en écoutant sa respiration, en étant attentif aux signaux envoyés par son corps, en étant pleinement présent avec soi-même que l’ennui se transforme en méditation. Le pouls ralentit, les muscles se détendent et l’anxiété diminue progressivement. L’ennui n’est alors plus une émotion négative mais un temps pour soi, pour faire le point sur son existence et ses aspirations.