Sous l’effet du « papy-boom », le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie va passer de 2,5 à 4 millions d’ici 2050, selon une étude de l’Insee rendue publique le 25 juillet 2019.
Il pourrait y avoir 4 millions de seniors en perte d’autonomie en France, hors Mayotte, en 2050. C’est le résultat des projections de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a publié une étude sur le sujet le 25 juillet 2019.
Le vieillissement de la population entraînerait dans notre pays une hausse de 60% du nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus en situation de dépendance par rapport à un recensement effectué en 2015, selon l’Insee.
24 millions de plus de 60 ans en 2050
Les 60 ans et plus seront plus de 24 millions en 2050, contre plus de 14 millions en 2015, selon les auteurs de l’étude. Parmi eux, 16,4 % seront en perte d’autonomie, soit 1 % de plus qu’il y a quatre ans (15,3 %), pronostiquent-ils. Selon eux, l’évolution pourrait se faire en deux phases :
• « De 2015 à 2027, le pourcentage de seniors en perte d’autonomie diminuerait très légèrement, de 15,3 % à 14, 8%, essentiellement du fait de l’arrivée des baby-boomers dans les âges seniors », prédisent-ils d’abord.
• Dans un deuxième temps, la croissance des plus dépendants serait plus criante, « passant de 14,8 % à 16,4 % en 2050 ». Une explosion qu’ils expliquent par « l’arrivée des baby-boomers aux grands âges ». D’autant que l’effet de structure ne serait pas compensé par l’amélioration de l’état de santé moyen à chaque âge.
Des disparités géographiques flagrantes
L’Insee note qu’au regard des chiffres de 2015 (quand la France comptait 2,5 millions de personnes dépendantes, dont 700 000 en perte d’autonomie sévère), les âges élevés sont les premiers concernés par la perte d’autonomie. « Ainsi, 30,2 % des individus de 75 ans ou plus sont en perte d’autonomie, contre 6,6 % des individus âgés de 60 à 74 ans », relève l’étude.
Augmenter le nombre de places en Ehpad d’ici 2045
Autre constat dressé par l’étude : les seniors vivent majoritairement à domicile. En 2015, seules 8,8 % des individus de plus de 75 ans étaient dans une institution. Ceux des DOM, de Paris et de la Corse vivent plus souvent à domicile que ceux des départements de l’Ouest ou du Massif central, précise l’Insee.
Avec son étude, l’institut de la statistique lance en réalité un signal d’alerte sur les futurs besoins en hébergement. « À l’avenir (…) le nombre de personnes hébergées de façon permanente en établissement, qui est d’environ 600 000 en 2015 (…) s’élèverait à 900 000 en 2045, soit une augmentation de plus de 50 % entre 2015 et 2045 », souligne l’institut.
« Fondée sur une hypothèse conventionnelle, une telle projection ne détermine pas le scénario le plus probable mais vise à illustrer que dans les prochaines années, la France devra choisir entre ouvrir massivement des places en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, Ndlr) et modifier le partage de la prise en charge entre domicile et établissement, évolution qui rejoindrait l’objectif affiché des politiques publiques de favoriser le maintien à domicile », concluent les auteurs de l’étude.
Source : insee