Disponible sur smartphone, l’« e-carte d’assurance maladie » va être testée durant un an dans deux départements français.
Les habitants du Rhône et des Alpes-Maritimes peuvent laisser leur carte Vitale dans un tiroir. Depuis le 30 mai 2019, les assurés de ces deux départements ont la possibilité d’utiliser l’« e-carte d’assurance maladie ». S’ils sont affiliés à une caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Rhône ou des Alpes-Maritimes ou à une caisse de la Mutualité sociale agricole (MSA) de l’Ain-Rhône ou de Provence-Azur, ils peuvent télécharger gratuitement l’application mobile « apCV » (pour « appli carte Vitale ») et disposer d’une carte Vitale dématérialisée, accessible sur leur smartphone.
Cette « e-carte » est également valable pour les ayants droit de l’assuré, c’est-à-dire ses enfants âgés de moins de 16 ans. Mieux : le titulaire peut en déléguer l’utilisation à une personne tierce durant 30 jours maximum, sous réserve que celle-ci soit habilitée à télécharger apCV. L’assuré peut retirer à tout moment son consentement à l’utilisation de sa carte dématérialisée. Il s’engage à avertir sa CPAM ou sa caisse de MSA de la perte ou du vol de son smartphone.
Généralisation prévue en 2021
Comme la carte Vitale à puce, son homologue virtuelle peut être utilisée chez les professionnels de santé (médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinés…), les pharmacies, les laboratoires d’analyses médicales, les cabinets de radiologie, les hôpitaux, les cliniques ou encore les opticiens volontaires. En effet, l’« e-carte d’assurance maladie » n’est, pour l’instant, pas obligatoire. Son expérimentation dans le Rhône et les Alpes-Maritimes vise justement à en vérifier la pertinence et la facilité d’utilisation.
En fonction des résultats du test qui va durer un an, la carte Vitale sur smartphone pourrait être généralisée sur l’ensemble du territoire à partir de 2021. Dans un premier temps, cartes traditionnelles et virtuelles devraient cohabiter avant une disparition à terme des premières. L’e-carte Vitale fait partie de « la feuille de route du numérique pour la santé », présentée le 25 avril 2019 par Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé.
Prochaine étape : les ordonnances dématérialisées
Parmi les 26 mesures prévues dans ce plan d’action qui court de 2019 à 2022, outre l’« e-carte d’assurance maladie », figure la dématérialisation des ordonnances. Dès cette année, la « e-prescription » de médicaments va permettre au médecin de vérifier que son patient s’est vu délivrer par le pharmacien le traitement qu’il lui a prescrit.
L’expérimentation de la prescription dématérialisée sera étendue aux analyses médicales et aux actes infirmiers en 2020, aux actes de kinésithérapie en 2021 et aux autres auxiliaires médicaux (cabinets de radiologie, opticiens, audioprothésistes…) en 2022. Du moins, si le calendrier est respecté, sachant que l’« e-carte d’assurance maladie » a été lancée avec un an de retard…