Si les prévalences de perte d’autonomie à domicile sont faibles dans l’Ouest de la France, elles se révèlent élevées en Outre-mer, dans le nord et le sud de l’Hexagone, pointe une étude du Ministère des Solidarités et de la Santé.
La dépendance n’est pas également répartie dans le pays. Tel est le principal enseignement d’une enquête rendue publique le 10 avril 2019 et réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du Ministère des Solidarités et de la Santé à partir des données de 166 800 personnes âgées d’au moins 75 ans vivant à domicile.
Si, au niveau national, 12 % des Français de 75 ans et plus résidant chez eux sont « tombés » en dépendance, ce taux varie fortement d’un département à un autre. Ainsi, il s’élève à 24 % en Guadeloupe, contre à peine 7 % dans le Morbihan. En fait, un quart des départements affiche une prévalence à la perte d’autonomie à domicile inférieure à la moyenne nationale, tandis que pour un autre quart, elle est supérieure.
Maladies chroniques et pauvreté
Le taux de dépendants chez les 75 ans et plus vivant chez eux se situe en deçà de 9,8 % dans les départements des régions Bretagne, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Île-de-France. À l’inverse, ceux du nord, du nord-est et du sud de la France ainsi que l’Outre-mer enregistrent des taux au-delà de 13,4 %.Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette fracture territoriale. Assez logiquement, les départements où le taux des personnes de 75 ans et plus en perte d’autonomie à domicile est le plus élevé sont ceux étant les plus affectés par les maladies chroniques (diabète, hypertension…). Ils sont aussi souvent liés au niveau de vie.
Solidarité familiale et services à la personne
Les départements les moins riches sont, en effet, aussi ceux connaissant les taux de prévalence à la dépendance à domicile les plus conséquents. À ce propos, il faut noter que si l’Île-de-France se situe en-dessous de la moyenne nationale, ce n’est pas le cas de la Seine-Saint-Denis et du le Val-de-Marne, les deux départements les plus pauvres de la région francilienne.
Les départements présentant les plus forts taux de perte d’autonomie à domicile correspondent également à ceux où les personnes d’au moins 75 ans résidant chez elles bénéficient le plus de la solidarité familiale. Si cette donnée peut paraître paradoxale de prime abord, elle est somme toute logique. Les proches sont souvent mieux placés pour juger de l’état de dépendance du senior que la personne elle-même.
Enfin, les départements à prévalence à la perte d’autonomie à domicile élevée se caractérisent par une abondance de services d’aide à la personne, l’offre suivant naturellement la demande.
Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dd34.pdf