Le contrôle de la vue par un orthoptiste est, sous certaines conditions, autorisé et pris en charge par la Sécurité sociale depuis le 25 juillet 2018.
Les bilans visuels effectués par les orthoptistes sont désormais autorisés et remboursés. Par une décision parue le 24 juillet 2018 au Journal Officiel et immédiatement entrée en vigueur, ces spécialistes de la rééducation des yeux sont habilités à contrôler la vue des patients et cet acte médical est pris en charge par l’Assurance maladie.
Pour que le contrôle soit remboursé, plusieurs conditions doivent toutefois être remplies :
- Tout d’abord, le protocole ne peut s’appliquer qu’aux patients âgés de 6 à 50 ans. Les orthoptistes ne peuvent donc pas réaliser de bilans visuels sur des enfants de moins de 6 ans ni sur des adultes de 51 ans et plus.
- Suivi ophtalmique obligatoire : le patient doit être suivi par un ophtalmologue. Le contrôle de la vue par un orthoptiste ne peut être en effet réalisé que dans le cadre du renouvellement ou de l’adaptation de corrections optiques (lunettes, lentilles de vue). L’accord du patient ou de son représentant (dans le cas des mineurs ou des personnes sous tutelle) est nécessaire pour la réalisation du bilan. L’orthoptiste s’engage à orienter le patient vers son ophtalmologue si son état le nécessite.
Exclusions :
Il existe cinq cas dans lesquels l’orthoptiste n’est pas autorisé à effectuer un contrôle de la vue :
- Le patient présente des signes d’affection aigue de l’œil ;
- La dernière consultation avec son ophtalmologue (ou un de ses associés) remonte à plus de cinq ans ;
- Le patient souffre d’une pathologie chronique de l’œil ;
- Le traitement ou la pathologie nécessitent un suivi ophtalmologique régulier ;
- Le patient a été adressé par un autre médecin que son ophtalmologue.
Compenser le manque d’ophtalmologues
Elaborée à la suite des avis de la Haute autorité de santé (HAS), de l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam) et des commissions de hiérarchisation des actes et prestations des médecins et des orthoptistes, la décision du 24 juillet vise à compenser la pénurie d’ophtalmologues en France.
Concrètement, c’est parce que l’ophtalmologue est absent ou dans l’incapacité de recevoir le patient que celui-ci est réorienté vers un orthoptiste. Ce dernier peut exercer en libéral ou être salarié au sein d’un cabinet, d’une clinique ou d’un hôpital.