Depuis le 1er août, quatre médicaments utilisés pour le traitement de la maladie d’Alzheimer ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie.
La décision a fait polémique. Depuis le 1er août 2018, quatre médicaments et leurs génériques destinés aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ne sont plus remboursés par la Sécurité sociale. Il s’agit d’Aricept, Ebixa, Exelon et Reminyl. Jusqu’à présent, leur coût était pris en charge à hauteur de 15 % par l’Assurance maladie. Cette décision était annoncée dans un arrêt publié le 1er juin 2018 au Journal officiel.
Rappel des faits. En 2016, la Haute autorité de Santé (HAS) est mandatée par le Gouvernement pour réaliser une évaluation des traitements mis à disposition des personnes souffrant d’Alzheimer. Cette instance indépendante, créée en 2004, a notamment pour mission d’évaluer les produits de santé en vue d’établir les montants des remboursements. C’est donc dans ce cadre que la HAS a donné son avis sur ces quatre traitements destinés à lutter contre cette maladie neurodégénérative.
Une efficacité faible et des effets secondaires
Dans ses conclusions, l’évaluation scientifique de la Haute autorité a pointé du doigt que l’intérêt clinique de ces produits était insuffisant pour justifier leur prise en charge. Elle a argumenté sa décision en précisant que ces traitements présentaient « une efficacité faible et des effets indésirables importants au niveau digestif, cardiovasculaire et neuropsychiatrique pouvant être graves et nécessiter l’arrêt définitif du traitement ». La ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, avait décidé de ne pas suivre cette préconisation. Elle demandait alors qu’un protocole de soins soit élaboré pour se substituer à la prise de ces médicaments. Cette action a été réalisée par l’HAS qui a publié, en mai 2018, un « guide du parcours de soins des patients présentant un trouble neurocognitif associé à la maladie d’Alzheimer ou à une maladie apparentée ». Suite à cette publication, la ministre de la Santé actuelle, Agnès Buzyn, a décidé d’instaurer le déremboursement de ces médicaments. Dans un communiqué publié le 1er juin 2018, elle affirmait tirer les conclusions des recommandations de la HAS et rappelait que cette mesure était prise « dans l’intérêt de la santé des citoyens » et qu’elle « permettra de renforcer la prise en charge coordonnée des patients concernés ».
Des voix s’élèvent contre cette mesure
Des arguments que réfutent certains professionnels de santé et associations comme France Alzheimer. Celle-ci, dans un communiqué daté du 28 mai 2018, estime cette décision « infondée, inadaptée et allant à l’encontre d’une optimisation de la prise en soin des familles ». Elle rappelle que le reste à charge auxquels sont confrontées les familles d’un malade d’Alzheimer est en moyenne de 1.200 euros par mois. Le déremboursement de ces traitements représenterait un coût supplémentaire non négligeable de 30 euros par mois.
Source : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2018/5/29/SSAS1804466A/jo/texte