Respecter ses sensations alimentaires et prendre le temps de retrouver le goût des aliments permet de réguler sa prise de poids, voire de se réconcilier avec la nourriture.
Préparer son assiette de manière à ce qu’elle soit belle à regarder, humer le fumet du poisson assaisonné d’un peu d’huile d’olive, laisser fondre un carré de chocolat sur sa langue pour en saisir toutes les saveurs, se concentrer sur ses sensations et respecter sa satiété… Manger en pleine conscience, c’est tout cela et bien plus.
Cette méthode, de plus en plus préconisée par les diététiciens, s’inspire de la « mindfullness » (la « méditation en pleine conscience », en français). Une technique apparue aux Etats-Unis dans les années 1950 et dont le professeur de médecine Jon Kabat-Zinn est aujourd’hui considéré comme le chef de file. Le principe : focaliser son attention sur le moment présent et analyser ce que l’on ressent, en se concentrant sur sa respiration pour accéder au fameux état de « pleine conscience ».
Dans la lignée de cette école de pensée et partant du principe que les privations engendrent les compulsions, les adeptes d’une alimentation en pleine conscience militent pour la suppression des régimes. Pour que manger redevienne un acte naturel et spontané, voici les cinq principes de base de cette méthode.
- Ne rien faire d’autre lorsque l’on mange
Nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à se restaurer sans regarder leur smartphone, la télévision ou un écran d’ordinateur. Des distractions qui empêchent la dégustation et ont généralement pour conséquence une ingestion rapide des aliments sans que l’on parvienne à identifier la satiété.
Qu’il s’agisse du petit-déjeuner, du déjeuner ou du dîner, préférez donc le silence (lorsqu’on est seul) ou les discussions avec les autres personnes présentes durant le repas, plutôt qu’une diversion visuelle et sonore. - Manger lorsqu’on a faim
Cela paraît évident, mais qui n’a pas déjà commencé un repas sans éprouver aucun signe de la faim ? Tout cela au nom du sacro-saint « trois repas par jour » ?
Pour se « refamiliariser » avec la faim, il peut être judicieux de repousser l’heure du petit-déjeuner jusqu’à ce que ces signes (ventre qui gargouille, papilles en éveil, salivation…) se fassent sentir. Ce n’est qu’après avoir reçu les signaux envoyés par le corps que l’on devrait manger. - Ne pas prendre son corps pour une « poubelle »
Là encore, cela va à l’encontre de tout ce que l’on a appris depuis l’enfance : « finis ton assiette », « ne gaspille pas »… Pourtant, le corps n’est pas une poubelle.
Ce qui est ingéré sans faim (principe d’éducation ou par peur de manquer) fait grossir. Tout simplement parce que l’organisme, repu, n’a plus les moyens de transformer ces aliments en muscles ou de les digérer correctement. Petit à petit, en s’habituant à ne pas terminer une assiette une fois la faim disparue, on adapte les proportions pour ne pas jeter inutilement de la nourriture.
- Ce qui est mangé avec faim ne fait pas grossir
Un pain au chocolat, dégusté en pleine conscience (c’est-à-dire après que les signaux de la faim ont été détectés), ne fera pas prendre davantage de poids que des biscottes ou un yaourt 0% de matière grasse.
A contrario, le second pain au chocolat, accepté par gourmandise, sera, lui, sans doute transformé en graisse. De la même façon que des haricots verts mangés « sans faim » feront prendre du poids.
- Reconnaître et accepter ses préférences
La culpabilité d’avoir mangé une religieuse au chocolat engendre généralement une compulsion alimentaire. D’où la nécessité d’admettre ses préférences alimentaires et de les accepter, pour qu’elles ne deviennent pas obsessionnelles.
S’autoriser du plaisir sans honte et noter les émotions positives et négatives ressenties à chaque repas permet de mettre le doigt sur ce qui nous pousse parfois à manger par angoisse plus que par envie. En pleine conscience, il n’y a pas de « bons » ou « mauvais » aliments. Tant que l’on mange avec faim et que l’on est capable de reconnaître la satiété, tout va bien…