La quasi-totalité des salariés aidant un proche dépendant ou handicapé n’a pas abordé ce sujet avec son manager ou au service des ressources humaines de son entreprise.
Les salariés aidants taisent leur condition. Selon un baromètre diffusé le 8 février 2018 par Responsage, un service d’accompagnement social en entreprise, et mené auprès de 2.296 salariés qui aident un proche souffrant d’un handicap ou d’une perte d’autonomie, 88% des personnes interrogées n’ont pas fait part de leur situation à leur supérieur hiérarchique ou à la direction des ressources humaines (DRH). Même lorsque l’entreprise qui les emploie dispose d’une assistance sociale (c’est le cas de 88% des individus du panel), 84% des salariés ne font pas appel à ces services.
Cette pudeur dépasse le monde du travail : 74% des sondés n’ont pas non plus contacté un service public ou une association susceptibles de les épauler dans leur accompagnement. Pourtant, une fois qu’ils sont interrogés, une grande part des salariés aidants expriment un besoin d’aide. Dans 45% des cas, il s’agit d’un soutien financier. 31% aimeraient être aidés dans la mise en place ou l’augmentation de services à domicile. 25% voudraient un coup de main dans la recherche d’une place en maison de retraite. 23% souhaiteraient une première évaluation médico-sociale de la situation et 7% une protection juridique.
Des bouquets de services
Les profils des salariés aidants sont très différents selon qu’ils aident un proche handicapé ou dépendant. Dans le second cas, ils sont un peu plus âgés que dans le premier (49 ans en moyenne contre 46 ans en moyenne). Quelle que soit l’aide, il s’agit en majorité de femmes (62 ans pour le handicap, 67 ans pour la dépendance). Les salariés qui contactent Responsage le font dans 94% des cas durant leurs heures de travail. 26% ont sollicité le service deux ou trois fois et 11% au moins quatre fois.
Il faut savoir que la majorité des assurances dépendance, qui prévoient le versement d’une rente à partir d’un certain degré de perte d’autonomie, intègrent des bouquets de services à destination des personnes aidantes. Les proches aidants de l’assuré peuvent généralement contacter une plateforme téléphonique où ils sont mis en relation avec des téléconseillers capables de les accompagner dans l’obtention d’aides financières ou la mise en place de services à domicile. Certains contrats proposent même un soutien psychologique proposant un ou deux entretiens téléphoniques de l’aidant avec un psychologue. Celui-ci peut communiquer les coordonnées de praticiens pour, si besoin, un suivi plus approfondi en face à face.
Source : http://www.responsage.com/wp-content/uploads/2018/02/Responsage-barom%C3%A8tre-2017-VF.pdf