La pleine conscience semble de plus en plus prisée à la fois par les soignants mais aussi par le grand public. Comment définir cette nouvelle méthode de méditation ? Est-ce un phénomène de mode ou une véritable promesse de sérénité ?
Compulsions alimentaires, stress, TOC (troubles obsessionnels du comportement), crises d’angoisse… Rien ne semble résister à la pleine conscience, qui, à en croire ceux qui la pratiquent, permet de soigner ces maux de l’âme et de se réconcilier avec soi-même. Inspirée du bouddhisme et importée aux Etats-Unis par le professeur de médecine John Kabat-Zinn dans les années 1950, cette technique de méditation connaît depuis quelques années un succès qui ne se dément pas.
Il existe ainsi plus de 200 centres outre-Atlantique dédiés à la « Mindfulness-Based Stress Reduction », mise au point par John Kabat-Zinn. La France n’est pas en reste. Depuis les années 2000, nombre de médecins l’ont intégrée dans leurs protocoles, comme les docteurs Zermati et Apfeldorfer, fondateurs du GROS (groupe de recherche sur l’obésité et le surpoids) ou le psychiatre Christophe André, qui donne des cours sur cette méthode au personnel soignant de l’hôpital Saint-Anne à Paris.
Comment ça marche ?
Le principe est assez simple. Il consiste à focaliser pleinement son attention sur le moment présent et à analyser les sensations ressenties, en se servant notamment de l’observation de la respiration. Attention : il ne s’agit pas de lutter contre des émotions négatives (pensées sombres, envie de fumer…), mais bien d’observer ces émotions, pour comprendre comment réagir face à elles.
C’est toute la subtilité de cette méthode, qui va à l’encontre de certaines injonctions volontaristes. Ici, il n’est pas question de « contrôle de soi » mais bien d’acceptation.
Comment pratiquer ?
Si la méthode semble fonctionner sur certaines névroses, angoisses chroniques ou même gestion de la douleur, elle ne peut être efficace que si elle est pratiquée sur le long terme, à raison d’une vingtaine de minutes par jour. Gros avantage : méditer en pleine conscience est gratuit et ne nécessite aucun matériel.
La position allongée sur le dos est recommandée pour commencer, mais on peut tout à fait méditer en pleine conscience dans le métro ou dans le train, si on parvient à s’isoler mentalement du bruit ambiant. La marche à suivre est la suivante : fermer les yeux, se concentrer sur l’inspiration, visualiser le cheminement de l’air dans la trachée puis les poumons, accompagner son expiration de la même façon, tout en laissant les pensées aller et venir, sans s’y attarder. Ne pas se projeter dans ce qui va advenir, ne pas songer à ce qui s’est passé le matin ou la veille, rester dans cet instant de méditation et se reconnecter à son corps.
Quelques minutes suffisent pour retrouver son calme, ralentir son rythme cardiaque et prendre une certaine distance par rapport à ses angoisses ou échéances à venir. A noter que plusieurs applications mobiles proposent un accompagnement pour les personnes souhaitant s’initier à la méditation.