
Une fois qu’elles savent qu’elles vont pouvoir à partir de l’an prochain résilier leur assurance de prêt, plus de la moitié des personnes comptent utiliser cette possibilité nouvelle, d’après un sondage du comparateur Magnolia.fr.
Lorsqu’on leur explique qu’ils vont pouvoir plus facilement changer d’assurance emprunteur, une majorité de Français se montrent intéressés. Selon un sondage réalisé par le comparateur en ligne Magnolia.fr auprès de 10.000 propriétaires français âgés de 25 à 65 ans et rendu public le 9 novembre 2017, 52% des personnes informées se disent prêtes à résilier leur couverture qui prend en charge les mensualités de remboursement de leur crédit immobilier en cas de décès, d’invalidité, d’arrêt maladie, voire de perte d’emploi.
Comme prévu dans la loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite « loi Sapin 2 » (en référence à l’ex-ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin), les emprunteurs vont pouvoir, à compter du 1er janvier 2018, résilier leur assurance dans les deux mois précédent la date anniversaire de souscription. Cette résiliation annuelle va s’appliquer à toutes les couvertures de prêt, y compris celles souscrites il y a des dizaines d’années. De quoi potentiellement révolutionner le marché.
Méconnaissance de la réglementation
En effet, 78% des individus interrogés dans le cadre du sondage Magnolia.fr ont adhéré à l’assurance emprunteur collective que leur banque leur a proposée au moment de la contraction de leur crédit immobilier. A peine 22% ont opté pour une assurance individuelle (et souvent moins chère) commercialisée par un assureur. Cette possibilité (appelée « délégation d’assurance ») est, il est vrai, récente puisqu’elle a été introduite seulement en 2010 par la loi Lagarde. En outre, les Français méconnaissent la réglementation en la matière.
Ainsi, 67% des sondés ne savaient pas qu’ils allaient pouvoir résilier chaque année leur assurance emprunteur à partir de 2018. 58% d’entre eux ignoraient également qu’il était possible de changer d’assurance de prêt dans les 12 premiers mois suivant la signature du crédit depuis la loi Hamon du 17 mars 2014. Mais outre la méconnaissance, il existe aussi plusieurs freins à la délégation d’assurance.
Peur de la paperasserie
Si 52% des déclarants souhaitent mettre en concurrence leur assurance emprunteur dès 2018, 54% considèrent les démarches administratives comme un frein à la résiliation. Cette crainte de la « paperasse » est d’autant plus regrettable que les intermédiaires d’assurance s’occupent généralement des démarches de délégation. Il n’est possible en effet de résilier une assurance emprunteur qu’à condition de prouver que l’on a déjà souscrit une nouvelle couverture et que cette dernière propose au moins les mêmes niveaux de garantie. Par ailleurs, 5% ont souscrit l’assurance de prêt de leur banque en pensant qu’elle offrait une meilleure couverture.
En toute logique, plus la délégation génère des économies et plus les personnes interrogées se montrent prêtes à changer d’assurance emprunteur. 9% se déclarent promptes à résilier à partir de 100 euros de gains, 31% à partir de 1.000 euros et 34% à partir de 5.000 euros. Pour 26%, il faudrait que l’économie réalisée dépasse 10.000 euros pour les convaincre de franchir le pas.