Allongement de l’espérance de vie, baisse de la mortalité… l’état de santé de nos compatriotes s’améliore. Toutefois, derrière ce constat, se cachent des inégalités sociales et territoriales.
En moyenne, les Français sont en meilleure santé que les habitants de la plupart des pays industrialisés. La différence est encore plus nette si l’on compare avec le reste du monde. Ce satisfecit est donné par le dernier rapport annuel sur « l’état de santé de la population en France », rendu public le 11 mai 2017 par le ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Cette étude, qui fait autorité, a été coordonnée cette année par la nouvelle agence nationale de santé publique, baptisée Santé publique France. Ce document s’appuie sur les statistiques de l’état civil (naissance, décès), sur les certificats de décès (et donc sur les causes des disparitions), les registres de pathologies, les maladies à déclaration obligatoire (MDO) essentiellement infectieuses, les enquêtes de santé et enfin, les données de santé (remboursements des soins, séjours hospitaliers…).
Chute de la mortalité avant 65 ans
Il ressort du rapport que les Français bénéficient d’une espérance de vie élevée. En 2015, elle était de 85 ans pour les femmes et de 78,9 ans pour les hommes, soit des durées supérieures à la moyenne européenne. En dix ans, l’espérance de vie des Françaises a progressé de 1,2 an et celle de leurs homologues masculins de 2,2 ans. L’augmentation a été toutefois plus soutenue entre 1995 et 2015 (1,9 an pour les femmes, 2,9 ans pour les hommes). Un ralentissement qui s’observe dans tous les pays européens.
La réduction des décès, toutes causes confondues, se poursuit. Entre 2000 et 2014, le taux de mortalité pour 1 000 habitants est passé de 14,7 % à 11,4 % chez les hommes et de 8,4 % à 6,7 % chez les femmes. Ces taux se situent, là-aussi, en deçà de la moyenne de l’Union européenne (12,7 % pour les hommes, 8,4 % pour les femmes). Mieux, la mortalité dite « prématurée » en France (avant 65 ans) a diminué entre 2000 et 2013 de 22,9 % chez les hommes et de 15,1 % chez les femmes.
Lire aussi : “L’espérance de vie marque le pas en France“
Impact des progrès médicaux
Cette baisse résulte d’une diminution de 22 % des suicides et surtout, des progrès de la médecine. Seul point noir : le cancer du poumon a fortement progressé chez les femmes du fait de la hausse de la consommation de tabac dans cette catégorie de la population.
En dépit des avancées des traitements, les cancers constituent la première cause de mortalité en France (27,6 % des décès), devant les maladies cardio-vasculaires (25,1 %). Les maladies de l’appareil respiratoire (autres que les cancers) et les morts violentes (suicides, accidents…) représentent, chacune, une personne décédée sur quinze.
Développement du surpoids et de l’obésité
Si la France ne fait plus partie des pays les plus grands consommateurs d’alcool, le surpoids et l’obésité ne cessent de progresser depuis les années 80. 52 % des hommes et 40 % des femmes de plus de 15 ans se déclarent en surpoids ou obèses. La consommation d’aliments sains et l’activité physique s’avèrent, il est vrai, insuffisantes : en 2014, seulement 40 % de la population française déclarait manger régulièrement des fruits et des légumes et 50 % pratiquer un sport.
Le rapport pointe également les fortes inégalités territoriales et sociales en matière de santé. Ainsi le taux de mortalité infantile représente 9 décès pour 1 000 naissances en Guadeloupe, contre 4 décès pour 1 000 naissances en Ile-de-France. Les disparités territoriales de santé découlent notamment de la consommation locale de tabac et d’alcool. A titre d’exemple, l’Occitanie compte 18 % de buveurs réguliers chez les 15-75 ans, contre 11 % au niveau national.
Autre inégalité : la catégorie sociale. A 35 ans, un homme ouvrier et un homme cadre peuvent espérer vivre en moyenne respectivement 42,6 et 49 ans. Chez les femmes à 35 ans, l’espérance de vie moyenne atteint respectivement 49,8 ans et 52 ans.
Source : http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/esp2017.pdf