
48 % des Français disent avoir renoncé à au moins une dépense de santé, contre 43 % un an plus tôt, d’après une étude du cabinet Deloitte. Le pourcentage atteint 29 % dans les foyers aisés.
De plus en plus de Français renoncent à se soigner pour des raisons économiques. Selon la 6e édition du baromètre santé du cabinet Deloitte, présentée le 23 mars 2017 et réalisée par OpinonWay auprès de 2.013 personnes âgées de 18 ans et plus, 48 % des sondés déclarent avoir renoncé un jour à des soins à cause de leur coût trop élevé. C’est cinq points de plus (43 %) que l’an dernier.
En toute logique, le pourcentage varie selon le niveau de revenus. Chez les foyers disposant de moins de 1.000 euros par mois, le taux de renoncement aux dépenses de santé atteint 69 %. Pour autant, il ne faut pas croire que le phénomène soit circonscrit aux seuls ménages modestes. Quelque 29 % des foyers les plus aisés, c’est-à-dire gagnant plus de 3.500 euros par mois, disent avoir renoncé un jour à des soins pour des causes financières.
Une « sur complémentaire » pour compléter la « mutuelle »
Ce résultat peut paraître d’autant plus étonnant que, depuis le 1er janvier 2016, tous les employeurs doivent proposer une complémentaire santé collective à leurs salariés et prendre en charge au moins 50 % de la cotisation. En réalité, la généralisation des « mutuelles » d’entreprise ne semble pas totalement satisfaisante : 22 % des salariés interrogés ont souscrit une « sur complémentaire » individuelle, toujours d’après le baromètre Deloitte. Le ratio était de 16 % un an plus tôt.
Dans 78 % des cas, cette souscription vise à compenser les remboursements jugés insuffisants de la complémentaire santé d’entreprise. Les personnes interrogées sont prêtes à débourser 49 euros par mois pour améliorer leur couverture santé et ainsi limiter leur « reste à charge » (les sommes restant à payer après déduction des remboursements). Le montant était de 22 euros en 2015, preuve que les Français sont prêts à dépenser davantage pour être mieux remboursés de leurs dépenses de santé.
Source : Deloitte – Etude Santé 2017