
Les seniors, les malades chroniques, les actifs consommant des soins dentaires et les personnes précaires hospitalisées constituent les catégories de population dont la part des dépenses de soins non remboursée est la plus importante.
Certains patients sont confrontés à des « restes à charge », c’est-à-dire la somme à payer une fois déduits les remboursements de l’assurance maladie obligatoire, nettement plus élevés que d’autres. C’est le constat dressé par deux chercheuses, l’une de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’autre de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes).
A partir de l’Enquête santé et protection sociale (ESPS) et de données de consommation de soins, elles distinguent quatre profils types parmi les 10 % de malades qui supportent les restes à charge les plus conséquents en 2010. Parmi ces profils, on trouve :
- les 60 ans et plus,
- les malades chroniques,
- les personnes en situation de précarité hospitalisées dans des établissements publics,
- les actifs recourant à des soins dentaires.
Les malades chroniques en tête
Sans surprise, les malades souffrant d’une maladie chronique (diabète, asthme, hypertension…) traités principalement en médecine ambulatoire (sans hospitalisation) sont ceux ayant supporté les restes à payer les plus importants en 2012, selon les résultats de l’enquête. En 2010, la part non prise en charge par l’assurance maladie dans leurs dépenses de santé s’est établie en moyenne à 1 942 euros. Deux ans plus tard, même si cette part a baissé, elle reste à 1 458 euros.
Ces patients ont recours fréquemment aux médecins et à des spécialistes. Leurs restes à charge comprennent beaucoup de dépassements d’honoraires (des prix de consultation supérieurs aux tarifs fixés par la Sécurité sociale) ainsi que des dépenses importantes de pharmacie et de biologie.
Des restes à charge en forte diminution
Les patients précaires hospitalisés dans le public se caractérisent par des restes à charge particulièrement conséquents en 2010, à 2 314 euros en moyenne, qui chutent néanmoins à 796 euros en 2012. La quasi-totalité des malades de cette catégorie a été hospitalisée au moins une fois dans l’année, avec « un montant des forfaits hospitaliers très élevé », qui atteint plus de 1 030 euros pour 30 % d’entre eux, détaille l’étude. Ces patients sont bien souvent d’un âge avancé, (43 % ont plus de 70 ans). Plus de la moitié déclare souffrir d’au moins d’une maladie chronique.
Les actifs recourant à des soins dentaires ont également vu leur reste à charge baisser dans d’importantes proportions entre 2010 et 2012, passant de 1 920 à 626 euros en moyenne. En 2010, plus de 50 % d’entre eux supportent un solde restant dentaire supérieur à 1 200 euros. Ils sont alors 37 % à bénéficier d’une complémentaire santé d’entreprise. Depuis le 1er janvier 2016, tous les employeurs privés doivent proposer une complémentaire obligatoire à leurs salariés.
Des frais en optique et prothèses pour les seniors
La dernière catégorie subissant des restes à payer élevés concerne les seniors non hospitalisés. La part non prise en charge par l’assurance maladie atteignait pour eux 1 755 euros en moyenne en 2010. Ces frais de santé s’expliquent notamment par des dépenses en « matériels et prothèses », mais aussi en optique avec des restes à charge liés aux dépassements d’honoraires supérieurs à 550 euros pour près de 40 % d’entre eux.
Les patients âgés de 60 ans et plus recourent plus fréquemment aux médecins et aux produits pharmaceutiques. Contrairement aux actifs consommant des soins dentaires et aux malades précaires hospitalisés dans le public, ils conservent un reste à charge important en 2012, à 1 034 euros en moyenne.
Profil | 2010 | 2012 |
---|---|---|
Seniors non hospitalisés | 1 755 € | 1 034 € |
Malades chroniques | 1 942 € | 1 458 € |
Personnes en situation de précarité hospitalisées dans des établissements publics |
2 314 € | 796 € |
Actifs recourant à des soins dentaires | 1 920 € | 626 € |