Plusieurs facteurs conjoncturels ont entraîné une augmentation du nombre de décès dans l’Hexagone en 2015, tandis que la longévité des Français a reculé pour la première fois depuis 1969, selon les derniers chiffres de l’Insee.
D’après les dernières données démographiques françaises publiées le 19 janvier 2016 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) les femmes voient leur espérance de vie à la naissance reculer de 0,4 an en 2015, à 85 ans, et les hommes de 0,3 an, à 78,9 ans.
Les précédentes baisses concernaient uniquement la population féminine, comme en 2003, année de forte canicule. Autre chiffre significatif : 559 000 personnes sont décédées en France l’an passé, soit 41 000 de plus par rapport à 2014. C’est « le nombre de décès le plus élevé depuis l’après-guerre », souligne l’Insee.
Des chiffres à relativiser
L’Institut explique cette hausse de la mortalité par trois facteurs exceptionnels :
- l’épidémie de grippe particulièrement longue en début d’année,
- la canicule en juillet,
- la vague de froid en octobre.
L’augmentation des décès résulte également du vieillissement de la population, avec l’avancée en âge des générations du « baby-boom », cette génération née après la Seconde guerre mondiale un tiers plus nombreuse que les autres classes d’âges. Cet accroissement des décès n’est donc guère inquiétant selon les démographes et correspond à une évolution conjoncturelle. D’autant que lors des 45 dernières années, femmes et hommes ont gagné plus de 10 ans d’espérance vie.
Autre tendance : avec 791 000 naissances en 2015, il y a eu 19 000 nouveaux nés de moins par rapport à 2014. Le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les nombres de naissances et de décès, « est le plus faible depuis 1976 », précise l’Insee. Il ne s’élève qu’à 200 000 individus, mais reste « le principal moteur de la croissance démographique, bien supérieur au solde migratoire », ajoute l’Institut.
Une population toujours en hausse
Au 1er janvier 2016, la population française a finalement augmenté de 0,7 %, pour atteindre 66,6 millions d’habitants. La France demeure le deuxième pays le plus peuplé d’Europe, derrière l’Allemagne. La fécondité, bien que passée sous la barre des deux enfants par femme (1,96), continue d’être à un niveau plus élevé dans l’Hexagone comparé aux voisins européens.